mardi 17 mars 2015

Travailleuse à la peine ! Une seconde jeunesse pour une table à ouvrage !

Après des années de bons et loyaux services, cette honnête travailleuse allait terminer sa carrière, comme c'est souvent le cas, sur un bout de trottoir, exposée à la pluie, au froid, et pire au mépris des passants !

J'aime trop le bois et les meubles pour les laisser ainsi à leur triste sort, condamnés à la décharge, aussi simples soient-ils. Alors gorgée d'eau, décollée de toute part, triste mine ; sordide épilogue pour cette table à ouvrage, aussi appelée "travailleuse". Ni une, ni deux, J'embarquai la travailleuse bancale.

Placage décollé

Relookage d'une table à ouvrage

Avant restauration
Placage décollé - absence du miroir

Au fait, d'où venait-elle cette travailleuse ? Dans sa première vie, je l'imaginais aux côtés d'une petite mamie toute ridée. Et qui dit mamie, dit immédiatement grand-mère.

Ma grand-mère et sa travailleuse pleine de cartonnettes de cotons à repriser, son précieux dé à coudre tout cabossé, un porte-aiguilles fabriqué par ses petites filles et cher à son cœur, de ravissants petits ciseaux à broder et surtout un bel œuf en bois, lisse et brillant d'avoir tant reprisé ! Qui connaît encore ce merveilleux objet de nos jours ? C'est ma madeleine à moi cet œuf, il renferme tous mes souvenirs, toute mon enfance et ma si chère grand-mère. Je la revois, ombre fragile assise près d'une fenêtre, dans un rai de lumière, reprisant quelques chaussettes trouées, les lunettes sur le bout du nez ! Elle s'installait toujours dans le même fauteuil après le déjeuner et reprisait les patates des papapouces ! Comprenez les trous que font les pouces de pieds dans les chaussettes.

Mais je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître ! Nous étions loin de cette consommation à tout crin. J'aime à croire que c'est d'elle que je tiens cette manie de ne rien jeter, de récupérer et de réparer.

Propos décousus pour histoires de couture ? Reprenons le fil et revenons à notre ouvrage. En mémoire de toutes les mamies du monde, qui patiemment reprisaient, rapiéçaient ou ravaudaient, cette table à ouvrage sera, à son tour, raccommodée.

Il lui fallait un grand coup de soleil. Envie de lui redonner quelques couleurs à cette petite table, un peu de gaité. Et puis de vous à moi, le style shabby chic ou pas chic à toutes les sauces…. Un peu trop vu !

Mais d'abord, nettoyage, recollage, déplaquage, ponçage ; elle avait déjà meilleure allure. Je me la joue à la Mary Poppins ; une petite  chanson, un claquement de doigts, un coup de superkalifragilistic  et hop prête  pour l'étape  suivante,   un coup  de  peinture ? D'accord mais la couleur ?

Restauration et relookage meuble
Travailleuse après recollage,
déplaquage et ponçage

Soudain, épinglées au mur de l'atelier, trois reproductions d'Elisabeth Vigée-Le Brun m'ont fait un clin d'œil. Ce sera un joli bleu et un bel orange ! Intéressant de s'inspirer de cette grande portraitiste du 18ème, indépendante, féministe avant l'heure, qui réussit à s'imposer en France en Europe jusqu'en Russie. Transposer sa touche précieuse et raffinée sur ce petit meuble d'une extrême simplicité ça fonctionne ; lui donnant plus d'allure et plus de caractère.


Elisabeth Vigée-Le Brun
Portraits d'Elisabeth Vigée-Le Brun

Voilà comment une petite table à ouvrage s'est retrouvée pimpante sans perdre son âme !

Relookage meuble
Travailleuse après restauration
Peinture à la caséine et cire incolore

"le bleu, couleur intemporelle et raffinée" nous dit Marie Claire Maison.com dans son billet du 22/03/2015 !


Bonne nouvelle ! Elisabeth Vigée-Le brun sera exposée au Grand Palais du 22/09/2015 au 11/01/2016http://www.grandpalais.fr/fr/evenement/elisabeth-louise-vigee-le-brun


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